Association Belge de Scriptophilie A.S.B.L. / Belgische Vereniging van Scriptophilie V.Z.W.
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Comme dans toute collection, le prix d’un vieux titre est déterminé par l’offre et la demande. Cependant on peut dresser toute une série de critères d'évaluation telles l'ancienneté , les signatures, la beauté du titre, la rareté, et l'état de conservation.

     L’ancienneté. Plus un titre est ancien, plus il a de chances d'avoir de la valeur. Il faut bien sûr relativiser dans le sens où une action d’une société de colonisation datant de 1700 est une action très vieille, les plus vieilles sociétés de chemin de fer datent de 1840, l’aviation et l’automobile connurent encore un développement plus tardif. Trouver une action coloniale de 1880 n’a donc rien d’exceptionnel mais une pièce d’aviation de ces années est beaucoup plus rare.
Ci-contre, titre espagnol de 1785 d'une société de colonisation.

Action de la 'Real Compania de Filipinas'

     Les signatures. Ici par contre, l’on peut affirmer qu’indépendamment de la qualité graphique du titre, la signature d’un personnage célèbre (Empain, Nagelmackers, Rootschild, Rockfeller, ...) augmente la valeur de l’action.

     La beauté du titre. Beaucoup de collectionneurs, en plus de leur thème, collectionnent également les titres décoratifs. Ces titres ont donc une valeur accrue car ils touchent un plus grand potentiel d’acheteurs. Il est d’ailleurs à remarquer que l’action à l’époque était considérée comme une carte de visite de la société et que le design en était soigné voire même parfois confiés à des artistes internationalement connus, tel Mucha, qui signaient “leur oeuvre”. Les actions et obligations appartenant au style "Art Nouveau" ou "Art Déco" sont assez recherchées.
Ci-contre, titre dont le design a été réalisé par Mucha.

obligation d'un magasin Français, design réalisé par Mucha

      La rareté (et indirectement le nombre de titres émis). Plus l'émission aura été limitée, plus les titres devraient être rares et donc avoir de la valeur. Il en sera de même pour les quelques exemplaires encore existants d'une émission dont la majorité des titres ont été détruits, après échange ou remboursement par exemple. Bien sûr à condition qu’ils suscitent un intérêt. Ainsi, de nombreux titres, émis parfois à 50 exemplaires ou moins, sont invendables car n’ont aucun acheteur potentiel : ce sont en général des titres d’industries chimiques, de sociétés de construction, d’agriculture, d’alimentation, de tissage, de distribution, ... Par contre, certains titres, même si émis à un grand nombre d’exemplaires, peuvent être considérées comme rares. L’acheteur réagit donc en fonction de la quantité qu’il estime être disponible sur le marché.
Ci-contre, titre de la Société Générale, émis à 800.000 exemplaires mais assez rare.

Part de réserve de la Société Générale de Belgique, devenue l'actuelle Fortis

      L’état de conservation. Comme dans toute collection, les scriptophiles recherchent la qualité. L'idéal serait que le titre soit en parfait état de fraîcheur, comme au jour de sa sortie de presse. C'est rarement le cas. Les papiers jaunis, pliés, déchirés, écornés, recollés, etc ... perdent de leur valeur. Il en est de même pour ceux que des cachets en surimpression rendent illisibles.

Mais la règle de base reste l’offre et la demande. Ainsi, un emprunt de la ville de Mortsel émis en 10 exemplaires écrits à la main et datés de 1855 se vend dans les environs de 100 Euros, tandis qu’une part de réserve de la Société Générale de Belgique émise à 800.000 exemplaires en 1928 se monnaie aux alentours de 300 Euros. Les banques sont en effet beaucoup plus demandées que les emprunts de ville dont seulement 2 collectionneurs sont connus en Belgique. Toutes les actions de l’Europe de l’Est, bien que souvent fort jolies, ont très peu d’amateurs. Toute une série d’autres titres même anciens et/ou décoratifs ne valent presque rien car ils sont présents en quantité énorme sur le marché et sont donc comparables aux timbres à 16F des philatélistes : Mines d’Or de Kilo-Moto, Trust Colonial, ...
Ci-contre, titre d'aviation, émis à 50 exemplaires mais relativement bon marché.

Action de la société Belge 'Les Avions Robert Wielemans'

Contrairement aux autres collections, il n’existe pas de catalogue de prix pour les titres anciens belges. Certains collectionneurs publient de temps en temps un catalogue reprenant tous les titres de leur thème connus sur le marché mais la plupart du temps sans aucune indication de rareté ou de prix car ces deux notions fluctuent trop avec le temps pour pouvoir être publiées. C’est donc l’expérience qui permet d’évaluer convenablement le prix d’un titre. Le passé a prouvé que les prix pouvaient fluctuer fortement à la hausse ou à la baisse. L’exemple le plus connu est l’action “Paris-France”, magnifique action en couleurs dessinée par Mucha, dont les quelques exemplaires connus se vendaient fin des années 80 dans les milliers d'Euros ... jusqu’au jour où l’on en retrouva tout un paquet dans un fonds de grenier ... l’action vaut maintenant dans les centaines d'Euros. Et ce n’est bien sûr pas le seul cas connu. Par contre des actions qui ont été vendues en lot de 30 à 40 exemplaires et qui petit à petit ont “atterri” chez des collectionneurs ont ainsi progressivement disparu de la circulation, et les exemplaires qui se retrouvent aujourd’hui occasionnellement dans des ventes aux enchères se monnaient plus cher.

Les prix que vous pourrez obtenir pour vos actions varieront donc de 0 Euro (invendables) à plusieurs centaines d'Euros voire même plus cher exceptionnellement. Cependant la majorité des actions retrouvées sont assez courantes et se monnaieront entre quelques Eurocents et quelques Euros. Comme pour les timbres, si l’on en retrouve dans un fonds de tiroir, il s’agit de timbres à 16F en général plutôt que d’une série Orval ! Finalement, il faut signaler qu'en Belgique, il est courant de retrouver des titres coursables dans un lot que votre banque vous a remis et certifié "sans valeur". Nous pouvons vous aider là où les banques sont défaillantes.